Xue Feng-Chen

Xue-Feng Chen est diplômée des Beaux-Arts du Yunnan (Kunming – Chine) et de l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg. Vit aujourd’hui à Lyon et
continue de travailler en Chine et en France.

« Mon travail se nourrit de deux cultures : ma culture maternelle,
celle du Yunnan (sud-ouest de la Chine) et la culture occidentale,
celle de mon environnement quotidien actuel.
J’ai vécu toute mon enfance dans un village du Yunnan où vivent des
populations qui perpétuent des coutumes basées sur des cultes primitifs,
des coutumes qui remontent à l’origine de l’homme.
Dans mon village le culte fait partie de la vie. Ma mère brûlait souvent de
l’herbe parfumée, disposait des fruits sauvages, collait des “Jiama” colorés
à côté du four dans lequel elle disait qu’un «yeye» habitait. (les “Jiama”
– art folklorique du Yunnan – sont des images gravées sur bois, imprimées
sur papier de “terre” en couleurs vives).
Lorsqu’on était vraiment très malade, ma mère fabriquait un cercueil
en terre dans lequel elle mettait un petit personnage et qu’elle allait
déposer dans la montagne pour qu’il emmène la maladie avec lui.
Pour nous protéger, ma mère nous confectionnais des vêtements
et des chaussons à brodés.
Je me souviens d’un tiroir qui en était remplis de papiers coupés de toutes
les formes qui lui servaient de supports pour faire ses broderies.
Quand je suis arrivée en Europe, il ne fallait plus me parler de broderie.
Je rejetais cet aspect là de ma culture d’origine. Je dessinais, je peignais,
m’intéressait à la vidéo, et puis avec le temps, je me la suis réappropriée.
Une réflexion sur moi même m’a poussée à de retrouver un lien
avec ma culture natale.
En 2005 j’ai commencé à crée mes installations en utilisant des techniques
mixtes : la broderie, la sculpture, le dessin, le papier coupé…
Je réutilise les techniques «traditionnelles» tout en continuant à développer
mon langage personnel et mes recherches sur des liens qui peuvent
se nouer entre les principes d’installation dans l’art contemporain et la
pratique des cultes avec lesquels j’ai grandi.
Les couleurs vives deviennent très présentes dans mon travail,
broder est devenu comme écrire dans un journal intime. Je retranscris
tous mes souvenirs d’enfance, mais aussi mon présent, les moments
qui m’ont marquée.
Cette manière de travailler répond à un besoin pour moi de vivre
les couleurs et la culture du Yunnan, mais c’est aussi un moyen
d’expression me permettant de continuer à vivre et partager cette culture
comme ma mère me la transmise. »

www.chen-xuefeng.com

Merci à Christine Goyard pour la vidéo!

Une réponse à “Xue Feng-Chen

  1. J’aime énormément les oeuvres de Xuefeng Chen

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